Replay.
[Le texte qui suit est extrait de Screenshot, les recommandations hebdomadaires TV/VOD de Libé]
Marre des perturbateurs endocriniens ! Ils sont de sortie, mis à toutes les sauces, ils sont devenus plus dangereux que le sida, le paludisme ou la maladie d'Alzheimer réunis, et on est même prêt à laisser de côté les millions de morts dus au tabac au XXIe siècle si rien ne change dans nos pratiques tabagiques. Bref, quand on a vu qu'Arte diffusait un documentaire sur le sujet, au titre aussi péremptoire que débilitant – «Demain, tous crétins ?»–, on y est allé sur la pointe des pieds. Une heure plus tard, on en est ressorti, non seulement troublé, mais surtout intéressé.
Demain, tous crétins ? - Capture d'écrans
Depuis vingt ans, en effet, des scientifiques ont pu noter que les capacités intellectuelles diminuaient à l'échelle mondiale, après une longue période où elles n'avaient pourtant cessé d'augmenter. La cause ? La présence inédite et massive de perturbateurs endocriniens, ces molécules chimiques qui changent le fonctionnement de la thyroïde, et dans le cas d'une femme enceinte interviennent dans le développement cérébral du fœtus. Ces perturbateurs sont partout, présents dans les pesticides, les cosmétiques, les mousses de canapé ou encore les plastiques. Aux Etats-Unis, chaque bébé naîtrait ainsi avec plus de cent molécules chimiques dans le sang. Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade racontent cette glissade, en s'appuyant sur la parole de chercheurs, comme la biologiste Barbara Demeneix, spécialiste de la thyroïde, ou la biochimiste américaine Arlene Bloom, qui mène depuis les années 70 un combat acharné contre l'utilisation des retardateurs de flammes. Au moins, c'est clair, c'est un documentaire engagé. Mais il est sobre. Et se révèle très efficace.
Les tests de QI sont efficaces pour mesurer certaines facultés mentales, telles que la logique, le raisonnement abstrait, les capacités d’apprentissage et la capacité de mémoire. Getty Images/Ikon Images
Depuis lundi, un sujet sur la baisse du quotient intellectuel des Français refait surface. Si aucune étude récente n'a été publiée, le sujet n'en intéresse pas moins les chercheurs.
-
Mais pourquoi parle-t-on de la baisse du QI des Français ?
Les Français de moins en moins intelligents ? Depuis hier, vous avez peut-être vu passer des articles sur la baisse du quotient intellectuel (QI) des Français, qui aurait chuté de 3,8 points entre 1999 et 2009. Principale source : une enquête de la revue The Intelligence, reprise par un article des Echos datant de janvier 2017, ainsi qu’une étude publiée en 2015 par Edward Dutton et Richard Lynn. Cette dernière fait référence à «l’effet Flynn», un phénomène solidement établi désignant l’augmentation des résultats aux tests de quotient intellectuel sur plusieurs générations. Or, d’après cette enquête, et alors que l’effet a toujours augmenté, il semblerait que la tendance se soit inversée à partir des années 90. Aucune indication précise n’est donnée quant aux années d’études des sujets et aux catégories socioprofessionnelles par exemple.
L’environnement et la génétique
La baisse du QI dans les pays occidentaux est pour autant une vraie préoccupation des chercheurs, qui tentent d’en démêler les causes. Première explication avancée : l’environnement. «Il existe des liens évidents entre les rôles que jouent les hormones thyroïdiennes dans le développement du cerveau et les produits chimiques présents dans l’environnement susceptibles de perturber ce processus», rapporte la biologiste Barbara Demeneix. En 2014, une enquête publiée dans la revue PLos One indiquait que les enfants exposés dans le ventre de leur mère à des niveaux élevés de phtalates, substances chimiques qu’on trouve dans de nombreux produits de consommation, ont un quotient intellectuel inférieur aux autres.
La cause pourrait-elle être héréditaire ? Gabriel Wahl, pédopsychiatre et spécialiste des enfants intellectuellement précoces, indique que l’héritabilité de l’intelligence s’élève à 70 %. Une étude menée en Islande rapporte que les personnes les plus intelligentes font moins d’enfants, et donc que les gènes finissent par se raréfier. Néanmoins, les explications génétiques sont, elles aussi, à nuancer. Selon le site Sciencepop, «l’effet Flynn est trop important et trop rapide pour un tel mécanisme génétique».
«Demains, tous cretins ?» : rattrapez le documentaire Arte sur les perturbateurs endocriniens
Replay.
[Le texte qui suit est extrait de Screenshot, les recommandations hebdomadaires TV/VOD de Libé]
Marre des perturbateurs endocriniens ! Ils sont de sortie, mis à toutes les sauces, ils sont devenus plus dangereux que le sida, le paludisme ou la maladie d'Alzheimer réunis, et on est même prêt à laisser de côté les millions de morts dus au tabac au XXIe siècle si rien ne change dans nos pratiques tabagiques. Bref, quand on a vu qu'Arte diffusait un documentaire sur le sujet, au titre aussi péremptoire que débilitant – «Demain, tous crétins ?»–, on y est allé sur la pointe des pieds. Une heure plus tard, on en est ressorti, non seulement troublé, mais surtout intéressé.
Les pesticides sont plus dangereux qu’on ne le pense. Ils rendent les enfants et les adultes moins intelligents,
d’après une nouvelle étude scientifique effectuée à la demande du Parlement européen. En plus, les pesticides pourraient être à l’origine de cancers, du diabète et d’autres problèmes de santé.